LES VRAIS GAGNANTS

Dans le processus de traitement face au cancer il y a-t-il des gagnants et des perdants ?  

Les médias rapportent souvent  "Il a perdu ou gagné son combat contre le cancer"  et qualifient de héros, les vedettes sportives qui sont  guéries du cancer et reviennent à leurs activités plus fortes que jamais. Qu’on pense ici à Lance Amstrong, trois fois vainqueur du tour de France, à Saku Koivu, à Mario Lemieux et bien d’autres. On pourrait ajouter à cette liste des vedettes artistiques et des personnalités publiques. D’ailleurs, des héros du cancer, il y en a beaucoup  d’anonymes dans tous les milieux et les couches de la société.

Des milliers de personnes recouvrent leur santé en investissant énormément dans divers programmes d’activités favorables à leur guérison : alimentation, exercice physique, méditation, détente, thérapie, groupe de soutien, ect. Par contre, d’autres évacuent le cancer de leur organisme en ne faisant rien du tout, sauf en se laissant vivre. De ce nombre, il y a même des alcooliques qui n’ont pas cessé de boire. Faut-il croire que l’insouciance guérit tout autant que la prise de conscience qu’un véritable changement doit être entrepris dans nos habitudes de vie.

Les recherches démontrent encore peu de conclusions  sur les facteurs de guérison, sauf qu’une attitude positive, une volonté de guérir, l’élimination des stress semblent avoir des effets favorables sur le recouvrement de la santé.

Il est important de ne pas mettre tous les types de cancer sur le même pied. Certains se traitent par la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. D’autres sont très invasifs et résistent à tout type de traitement. Alors, qui sont les héros et les gagnants, qui sont les chanceux et les malchanceux ?

À mon avis, l’un des plus grands héros du cancer fut Terry Fox, qui malgré son handicap, traversa une grande partie du Canada sur une seule jambe. Pourtant il n’a pas pu terminer son défi et il est décédé du cancer qui l’envahissait. Je pense aussi à Marie-Hélène, une jeune fille de dix-huit ans, que j’ai personnellement connue, et qui a participé au tournage du film « Souris Marie, la vie est belle ». Tout au long de sa maladie et lors de l’expédition dans le Grand Nord, elle s’est comportée en héroïne, tout comme les autres jeunes qui l’accompagnaient. Marie-Hélène qui défiait chaque jour la maladie par son attitude courageuse fut un modèle pour tout son entourage, jusqu’aux derniers moments de sa vie. Face à la maladie et à la mort elle a toujours adopté une attitude de gagnante.

Les personnes pour qui toutes traces de cancer sont disparues peuvent se réjouir et remercier le ciel du sursis qui leur est accordé. Elles méritent toute notre admiration, si elles ont profité de cette expérience douloureuse, pour modifier leurs habitudes, leurs comportements, leurs valeurs, leurs attitudes face à la vie et face aux autres. Elles sont gagnantes surtout parce qu’elles ont profité de leur maladie pour opérer des changements positifs dans leur vie, en vue d’un meilleur équilibre physique et mental.

Par contre, sont gagnantes aussi les personnes qui sont toujours au prise avec la maladie et qui ont investi tout autant que les autres dans leur processus de guérison. Même si les métastases envahissent d’autres zones, même si l’état physique se détériore, elles savent adopter une attitude de gagnantes. Leur esprit conserve une énergie intellectuelle et spirituelle qui s’élève au dessus de la maladie et leur permet de cultiver la joie, la paix et la sérénité. VIVRE c’est demeurer debout et continuer de gravir notre montagne malgré toutes les difficultés et les épreuves de la vie.

Pendant que j’écrivais cette réflexion   j’ai reçu un message d’une amie qui portait sur la sérénité. Comme il résume bien ce que je voulais exprimer dans ce texte, je le joins donc à la présente réflexion.

Guillaume         30/10/2002

SYMPTÔMES DE LA SÉRÉNITÉ

1.      Tendance à penser et à agir spontanément plutôt que sur la base de peurs acquises de l’expérience passée.

2.      Capacité évidente à profiter du moment présent.

3.      Perte de la tendance à se juger soi-même.

4.      Perte de la tendance à juger les autres.

5.      Perte d’intérêt pour les conflits.

6.      Perte de tendance à interpréter les actions des autres.

7.      Perte de toute disposition à l’inquiétude (symptôme grave).

8.      Crises profondes et fréquentes de valorisation.

9.      Sentiment heureux de communication avec les autres et la nature.

10.  Fréquentes crises de sourire, par les yeux du cœur.

11.  Sensibilité accrue à l’amour offert par les autres et tendance irrépressible à l’offrir également.

12.  Tendance accrue à laisser les choses se produire plutôt qu’à vouloir les provoquer.

Source : Messages du  Dr Bernie S. Siegel, p.272

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