LA PAIX INTÉRIEURE
J’ai perdu le goût d’écrire, alors comment le retrouver sinon en reprenant le crayon et du papier. Malgré tout ce qui m’arrive (hospitalisation d’une semaine pour une infection subite à la gorge) je me sens relativement bien.
Ces temps-ci, je médite sur la paix intérieure que je voudrais bien acquérir. La paix extérieure, celle du monde me semble utopique, avec tout ce qui se passe au plan international et autour de nous. Les politiciens comme Bush et bien d’autres qui évoquent la paix mondiale pour justifier leurs agressions, sont bien loin de nous apporter la paix. Comme vous, je me sens bien impuissant devant toutes les manigances politiques et tous les types de barbarie et d’agressions qui surgissent autour de nous.
Avec la maladie qui m’accable, je mets toutes mes énergies à construire une paix intérieure qui pourrait me donner la force nécessaire pour faire face à la progression du cancer qui ronge mes os et les autres tissus de mon organisme. Comment établir cette paix à travers des épisodes de rechute, de douleurs nouvelles et des probabilités d’aggravation de la maladie. Je me sens comme un petit voilier sur une immense mer, qui à tout instant risque de s’agiter et de faire chavirer cette frêle embarcation. C’est à travers les crises que la paix intérieure est menacée et que l’esprit doit s’accrocher à toutes les forces intérieures susceptibles d’apaiser l’âme. Comment parvenir à être au-dessus de chaque événement qui risque de perturber la paix intérieure qui s’installe petit à petit dans notre for intérieur. Tantôt c’est une douleur soudaine, tantôt une sortie annulée, l’éloignement d’un ami, la fatigue de notre conjointe, la bêtise humaine qui ne cesse de s’aggraver ou de se répéter. « La paix intérieure s’édifie sur la foi qui ne craint ni les dangers, ni la douleur, ni la mort, qui sait marcher dans la vie avec calme, paix et joie profonde, qui établit l’âme dans un détachement absolu de tout ce qui n’est pas Dieu. » Père de Foucauld. Il n’y a que cette paix qui peut procurer le bonheur à celui qui est éprouvé par la maladie ou toute autre affliction. Être en paix avec soi-même contribue à répandre la paix autour de soi et à demeurer en paix avec tous ceux et celles qui nous entourent.
La paix est rompue par l’ambition démesurée, par l’envie, la jalousie et la violence. Conserver la paix en soi, c’est relever le défi de mieux se connaître et c’est oser se regarder tel qu’on est.
« C’est aussi se faire confiance et se dépouiller de ses certitudes en abandonnant peu à peu ses carapaces » Georges Roux
« Tout acte d’amour est une œuvre de paix. Sa grandeur et sa petitesse importe peu » Mère Thérésa.
La paix se retrouve dans la simplicité de la vie, dans le contact harmonieux avec les autres et la nature. Quoi de plus apaisant qu’un repos près d’un être aimé, près d’un lac qui reflète la montagne qui l’environne ou encore une douce rivière qui suit son cours depuis des millénaires. La paix réside aussi dans l’instant présent que j’accepte de vivre pleinement. Je dois aussi arriver à aimer ma solitude comme une amie fidèle qui sait combler ma soif de silence et de repos.
Faute de pouvoir arrêter la main des guerriers, des terroristes, des meurtriers et de tous les êtres violents, élevons nos âmes et lançons des cris de paix et des prières sur l’humanité tiraillée par la haine et la guerre.
Paix des profondeurs de l’âme
Libère nous de nos inquiétudes, de nos angoisses,
Que ces instants de quiétude
Se transforment en une sérénité permanente
Fruit de silence, de méditation, de solitude,
Reflet de communication amicale et affectueuse.
Elle se cueille comme une fleur
Sur une neige éternelle, éclatante de blancheur
Sur les plus hautes cimes
Au fond des vallées,
À l’abri des vents, des intempéries,
Réchauffée par un soleil
Qui nous atteint au fond même du cœur.
Toutefois, nul besoin de partir à l’aventure,
Notre libre pensée fertile
Peut goûter la paix là où elle veut bien s’y rendre.
Guillaume @ 21/09/2003