Effets secondaires
Quand les mains tremblent,
Les jambes vacillent,
Quand le poids de la maladie,
Les affres de la chimio-thérapie
Envahissent le corps,
L'esprit s'embrouille en proie au remords
Au doute, à la peur, à l'incertitude,
Quant à l'issu de cette aventure.
Tel un aveugle, je tâte les murs,
À l'affût des murmures,
De l'émergence de l'énergie perdue.
J'erre sur un sentier chenu,
Couvert de ronces et d'épines,
Dénudé de fleurs et de feuillage légitime.
Les plaisirs d'antan ont fui
À la tombée de cette longue nuit
Privé de mes amours sportifs
La bouche pâteuse
Insensible aux mets exotiques
Aux vins exquis et liqueurs capiteuses.
Même si je maudis ce mot véreux,
Me voici dans le cortège des cancéreux,
Cherchant la sortie vers la guérison,
Dans un esprit plein de passion.
Même avec l'imaginaire des pensées,
De rêves de randonnées, de liberté,
Quand la douleur demeure envahissante,
Que reste-t-il à ce corps de souffrance,
Si non, son âme immortelle
Qui pourrait apaiser dans la compassion,
L'angoisse et le désespoir d'une issue.
Comment gravir cette échelle de l'immortalité,
Quand l'esprit tarde à se libérer des plaintes
De celui qui prétend être l'hôte,
Alors qu'il n'est qu'un visiteur passager.
Quand mon âme prendra place sur son siège,
Défiant la fragilité de la chair et des os,
Alors la maladie se fera docile et soumise,
Car elle n'est qu'une condition de l'existence humaine.
Guillaume
décembre 2001