Petit préambule explicatif :  Inspiré du film du même titre, où le type revit plusieurs fois  de suite le même jour, nous vous avons concocté cet écrit. D'abord chacun de nous y est allé de son texte. Puis nous avons interchangé entrenos textes les vers.  Ce qui donne un résultat pas trop pervers....

"LE  JOUR  DE  LA  MARMOTTE"

 ((trio  Isola - Lograth - Papemich ))

 

06.00 hres lundi matin

Mes draps sont comme un câlin

Un réveil sonne dans ma brume

aussi lourde que l’enclume

Draps à peine repoussés, penser à se lever

Gestes lents et automatiques, sans s’énerver

Glisser hors de ce nid, oublier sa douce chaleur

Essayant lamentablement de penser labeur

Je mets au rancart le coupable, abîmé

d'avoir interrompu mon sommeil de plomb.

Je dors encore! Ouvrir grand  les yeux, d’abord, allons,

Même s’ils s’obstinent, malgré les exhortations

Et moultes hésitations en guise de prostestation,

à demeurer ostensiblement fermés.

 

Puis instinctivement direction cuisine

me servir un vital café

Allumer une clope sans  m'étouffer

J'ai une sale mine

Jeter un coup d'oeil au journal

toujours les mêmes nouvelles banales

 

Maintenant, c’est le grand départ

Comment, je suis déjà en retard ?

Le tout me rappelant la course des aiguilles

j’y fonçe comme un chien dans un jeu de quille

Bienvenue au parc d’activité logistique

SVP appuyez ici pour passer le portique

 

Franchir ou ne pas franchir ?  Telle est la question !

Trop tard pour philosopher !  Faut avancer le pion !

Serrer les mains des faces blêmes et austères

Pas de doute !  Un lundi matin sans mystère

Mieux vaut retrouver le ronron de mon vieux coucou

Caresser tes touches.  Oh ! Toi mon vieux garde-fou.

 

7 heures à naviguer

sans rien pour m'intriguer

Lecture de quelques écrits de libre expression

Revisiter  ce fameux site de passion

Puis enfin le signal du départ

pas question que je visite un bar

 

Aussitôt entrer dans la chaumière

combler d'un sandwich ma faim

jambon -fromage entre deux tranches de pain

Puis, sitôt englouti, tamiser toutes les lumières

La vue du douillet sofa réjouit

et bientôt le sommeil s'ensuit.....

 

*********

 

Lundi matin, 6 heures…

Alors que, sans heurt,

le son infernal reprend du service

Une main  s’abat pour arrêter

cet objet causant  supplice

car la tonitruante sonnerie répétée

était pour me faire commettre d’autres crimes

que je n’avouerai pas dans ces possibles rimes.

(Quelques atrocités qu’il n’est pas bon de divulguer

sans la présence de son avocat pour arguer).

Yeux non encore ouverts, tâter du pied le sol

pour suivre les pistes de la pantoufle folle

Surtout bien éviter d’écraser la queue du chat

Car bien trop tôt pour une séance d’entrechats

 

À la radio, l'annonce du rodéo infernal

30 minutes de retard minimal

Pas le temps pour un café, encore moins déjeûner

Pas le choix que, pour ce matin, d’encore jeûner!

Pas grave! À l’heure du lunch, je me reprendrai…

Dans le traffic, c’est l’enfer, je m’en souviendrai!

 

 

 

«Cimetières ou tombes roulantes au gré des rues,

parsèment les grandes villes du haut des nues»

Pense-je dans ma tête n’ayant rien d’autre à faire

Et voilà, qu’à l’intersection, le feu passant au vert

la bagnole exprime un râle et le moteur étouffe

«Oui, un décès, elle a rendu son dernier souffle»

 

Expliquai-je par téléphone cellulaire au bureau

en attendant qu’on remorque la défunte en défaut

«Dépôt de ferraille sur la voie carossable et publique,

Votre compte est bon, mon gaillard!» me crie un flic.

Je suis victime d'une situation  peu commune

et  cette malédiction  m’importune

 

Je passe sur ces moments de démêlés avec la justice

car sur l’heure, j’en ai marre de cette journée factice.

Eloigné de ma  routine immuable

je dois à tout prix rester  impertubable.

Plus qu’une envie, le zombi veut rentrer chez lui

SVP appuyez sur le bouton, ça y est il a fui !

 

Ainsi la journée s'achève

sans qu'elle me parut brève

Finalement, s'affaler sur le moelleux édredon

le corps en position d'abandon

pousser  un très long soupir

et déjà s'endormir........

 

********

 

06.00hres,lundi matin

Réveillé par  mon Big Ben

je marche sur le plancher d'ébène

l'air un peu pantin

pour aller au petit coin

et de mon corps prendre soin

Les paupières mis-closes,  trouver le passage

Ne pas se tromper de robinet au rinçage

Bizarre ?  N’était-ce pas le lieu d’aisance ?

Prendre ça pour une douche, quelle déchéance !

Je  dois sensiblement me réveiller

Car  est venu le  temps de m’habiller

J'enfile mes pantalons bien repassés

qu'avec le fer, hier, j'ai tabassé

 

Divin arôme de café, plaisir de mes sens

Enfin l’œil pétillant et mon réveil a un sens

Bon, ce n’est pas tout, il faut aller aussi travailler

Et pour ce faire il est temps de cesser de vadrouiller

La maison, je n’ai même pas à quitter !

La journeé débute vraiment  en beauté!

 

Ensuite je grimpe en haut

m'asseoir devant l'ordino

Ouverture très méthodique

Beau fond d'écran cathodique

Je revise mon courriel

encore une tonne de pourriel

 

Bon, allons trier les piles qui s’entassent

En chassant la facture à coup de je classe

Ne pas oublier le foutu ménage

la vadrouille et le lavage

Ventiler  la maison de  cet air malsain

qui empêche mon corps d'être sain.

 

Pour moi, les évenements depuis quelques temps

semblent se répéter assurément en ces instants

Le regard hagard, second réveil, enfin la fin !

Soupir d’aise et pause pour vieux coucou éteint

Et là,  chez-moi, je m'empresse

de me faire couler un bain où je décompresse

 

Ensuite,  je "boustifaille" au-dessus de mon clavier

De mon drôle de sort, je parviens à m'envier

Et je «surfe» ces dernières heures sur mon ordi

Et quand il se plante ; je le hais et le maudis

Je regagne mon lit, mon plumard

dans la nuit tardive et je me marre…

 

Car cette fois-ci, j'y ai pourtant plus que pensé :

«Demain est un autre jour» l’a-t-on assez encensé,

Le bruyant cadran, par la fenêtre, je l'ai finalement balancé !

 

Isola, Lograth, Papemich

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